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Les premiers chrétiens
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Les premiers chrétiens

Si le motif anti-chrétien de la persécution de Dèce (249-251) est aujourd’hui largement contesté, il en va autrement de la persécution de Valérien (257-259) durant laquelle le christianisme connaît pour la première fois de son existence une persécutions généralisée, bien qu’elle soit de courte durée et d’une efficacité relative. En 260, à la mort de son père et co-empereur Valérien, Gallien fait cesser la persécution générale en cours et promulgue un édit de tolérance qui constitue la première légitimation officielle du christianisme par les autorités romaines. Cette décision inaugure pour les chrétiens une période de coexistence pacifique avec l’État romain qui, retenue sous le nom de « petite paix de l’Église », dure une quarantaine d’années au cours desquelles le christianisme connaît une augmentation significative de ses adeptes et un renforcement de sa présence à travers l’Empire[16].

Mais au début du IVe siècle, avec la Tétrarchie, la lutte des empereurs contre les chrétiens, en expansion mais encore très minoritaires, reprend et donne lieu à une dernière persécution généralisée. En 303Dioclétien et ses collègues lancent plusieurs édits contre les chrétiens : c’est la « grande persécution ». Les gouverneurs et les magistrats municipaux doivent saisir et faire brûler le mobilier et les livres de culte. Au début de l’année 304, un édit ordonne à tous les citoyens de faire un sacrifice général pour l’Empire, sous peine de mort ou de condamnation aux travaux forcés dans les mines. La persécution est très inégalement appliquée sur l’Empire, assez vite abandonnée en Occident après 305, plus longue et sévère en Orient. En 311, juste avant sa mort, Galère décrète l’arrêt de la persécution, et, selon le polémiste chrétien Lactance, demande aux chrétiens de prier pour son salut et celui de l’Empire. Cet appel est dans le droit fil de la tradition religieuse romaine, qui se soucie surtout d’utilité civique et finit par admettre celle des chrétiens.

Une des conséquences de la « grande persécution » pour le monde chrétien est la division de la chrétienté entre donatistes et orthodoxes à partir de 307. Les donatistes refusent la validité des sacrements délivrés par les évêques qui avaient failli lors des persécutions de Dioclétien, position condamnée en 313 au concile de Rome par les orthodoxes, qui considèrent le donatisme comme hérétique. Le schisme dure jusqu’à la fin du siècle en Afrique romaine.

La « grande persécution » marque plus que les autres la tradition chrétienne orientale : l’hagiographie positionne le martyre de saints d’existence légendaire pendant la persécution de Dioclétien et de ses successeurs. Une autre trace de l’impact significatif sur la mémoire chrétienne est le choix de l’ère copte ou « ère des Martyrs » qui débute avec l’avènement de Dioclétien.

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